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- Les vertus du Prophète 1995
Mes frères croyants, nous sommes à la quatorzième leçon au sujet des mérites du Prophète (bénédictions et paix sur lui). Nous nous sommes arrêtés à la leçon précédente à sa patience face aux vexations des polythéistes.
Honorables frères, Allah a voulu que ce monde ici-bas soit un lieu d'épreuves :
« Celui qui a créé la mort et la vie afin de vous éprouver (et de savoir) qui de vous est le meilleur en œuvre, et c'est Lui le Puissant, le Pardonneur. »
« Voilà bien là des signes. Nous sommes certes Celui qui éprouve. »
« Est-ce que les gens pensent qu'on les laissera dire : « Nous croyons !» sans les éprouver ?»
J'ai voulu par cette introduction et cet exemple vous faire savoir que si vous aspirez à l'au-delà et si son obtention était aussi facile que l’obtention de la vie ici-bas, aussi facile que l'assouvissement des passions et des intérêts, à ce moment-là, il vous serait difficile de distinguer le véridique du menteur. Mais, lorsque l'au-delà va à l'encontre des intérêts matériels, l'être humain est mis à l'épreuve et la personne loyale se distingue aisément.
Ainsi l'être humain ne parviendra pas au paradis sans subir d'épreuve en ce qu'il n'aime pas. On demanda à L'imam Ach-Chafe'y si on devait demander à Allah, la consolidation de la foi ou l'épreuve, il répondit (qu’Allah soit satisfait de lui) :
“Vous ne serez consolidés qu’une fois que vous aurez subi l'épreuve.”
De ce fait, si la vie du Prophète (bénédictions et paix sur lui) avait été inondée de bonheur, si Allah ne lui avait pas créé d'ennemis, de détracteurs, de contradicteurs, et s'il n'avait pas émigré à Médine ou à At-Tâ'ef, si les incroyants de Qouraïche n'avaient pas comploté contre lui et si son invitation à Allah s'était passée facilement, où serait passée l'épreuve qu’il était censé subir ? Comment le Prophète (bénédictions et paix sur lui) aurait été un modèle pour les autres inviteurs à Allah (Exalté soit-Il). C'est pourquoi la vie du Prophète (bénédictions et paix sur lui) est un exemple à suivre. Il devait passer par un chemin ardu pour donner l'exemple à ceux qui le suivraient, d’ailleurs, le fondement de l'épreuve l'exige, Allah dit :
« Endure (Muhammad) donc, comme ont enduré les messagers doués de fermeté ».
En tant que croyants, nous demandons tous à Allah de nous rendre la vie facile et aisée, de nous donner le succès et la santé cependant cela n’empêche pas de devoir s'attendre à vivre l'épreuve imposée par Allah et à s’y apprêter.
Supposons que vous désirez examiner l'état d'une automobile, le ferez-vous lors de la descente d'une pente ou de sa montée ? Naturellement durant la montée. Ahmad et At-Tirmidhî rapportèrent d'après Anas que le Prophète (bénédictions et paix sur lui) dit :
« On m’a effrayé comme aucun autre ne l’a été à cause de mon invitation à Allah et on m’a fait subir du tort comme aucun autre ne l’a subi à cause de mon invitation à Allah. Trente jours et nuits se sont écoulés et Bilal et moi n’avions aucune nourriture qui puisse nourrir une créature vivante à part le peu qui pouvait être contenu sous l'aisselle de Bilal. »
Si l’homme éprouve de la crainte en se trouvant dans une situation difficile cela sera un sentiment tout à fait naturel, car nous avons à ce sujet le modèle du Prophète (bénédictions et paix sur lui) qui a éprouvé de la crainte en sortant de la Mecque. La peur de la tyrannie d'un injuste brutal n'est pas un signe de faiblesse, ni un signe de défaillance dans sa propre personne, ni un signe d’imperfection non plus. Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) qui est le messager d'Allah et Son Prophète, qui occupe une place honorable auprès d’Allah, le maître des créatures et le bien-aimé d’Allah, a connu cette peur et l’a vécue. Vous pouvez être éprouvé, réussir et vous hausser. L'essentiel est que la peur soit exploitée dans l'obéissance à Allah ; vous devez prendre soin de vous trouver là où Allah désire vous voir et de ne pas être là où Il ne désire pas vous voir. La peur ne diminue en rien de votre dignité, ni de votre perfection. Quant au fait de vivre dans la pénurie, sachez qu’il arrivait souvent au Prophète (bénédictions et paix sur lui) de ne trouver aucune nourriture en rentrant chez lui.
‘Âïcha, la mère des croyants, dit :
« Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) entra un jour chez moi et demanda :
“Avez-vous quelque chose (à manger) ?
“Non.” Répondis-je, Il reprit :
“Alors, je jeûne aujourd’hui.”
Puis il est venu un autre jour je lui dis : “Ô Messager d'Allah on nous a offert une bouillie de dattes.” Il dit :
“Montrez-là moi bien que je jeûne depuis ce matin.”
Et il en mangea. »
Il n'est pas honteux d'avoir peur, ni d'être pauvre, ni d'être maltraité non plus, car vous avez en cela le bon modèle du Prophète (bénédictions et paix sur lui) qui dit :
“ On m’a effrayé comme aucun autre ne l’a été à cause de mon invitation à Allah”
Mais attention, si un homme éprouve de la crainte en faisant de la contrebande, serait-ce pour Allah ? Evidemment pas. Cette crainte n'a aucune relation avec la religion puisqu’il s’agit d’un contrebandier. Si un être contrevient aux règles, enfreint la loi tout en ayant la certitude que la peine à subir sera dure, puis éprouve de la peur, il doit avoir la certitude que cette peur se rapporte au monde ici-bas.
Nous parlons à ce stade de la crainte pour la Cause d’Allah parce qu'il arrive qu'à cause de votre foi et de votre obéissance à Allah, vous ayez peur :
“ On m’a effrayé comme aucun autre ne l’a été à cause de mon invitation à Allah”
Allah dit :
«… à qui ils ne leur reprochaient que d'avoir cru en Allah, le Puissant, le Digne de louange»
« On m’a effrayé comme aucun autre ne l’a été à cause de mon invitation à Allah et on m’a fait subir du tort comme aucun autre ne l’a subi à cause de mon invitation à Allah. »
Par ce hadith, le Prophète (bénédictions et paix sur lui) nous fait part de la peur qui s’est emparée de lui et du mal qu'il a subi. Dans tous les cas, il y a une grande différence entre les premiers Musulmans et ceux d'aujourd'hui. Les premiers ont pris l'islam en charge et conquis les pays. Ils se sont sacrifiés et enduré ce qu'aucune personne n'a jamais enduré. En revanche, ceux d'aujourd'hui ont reçu sans aucune peine, une religion toute prête. En effet, tout est aisé de nos jours. Les mosquées sont ouvertes, des leçons de religion sont données en tout lieu, les volumes du Coran sont partout disponibles ainsi que les cassettes audios et vidéos. Les faits ont complètement changé. Aussi d'après Abou Sa'îd Al-Khoudry, le Prophète (bénédictions et paix sur lui) dit :
« N'insultez pas mes Compagnons. Si l'un de vous dépensait (pour la cause d’Allah) une quantité d’or équivalente à la montagne d’Uhud, il ne parviendrait pas à égaler un mod d’or (unité de mesure qui vaut une poignée d’or) ou la moitié d'un mod d’or dépensée par l'un d'eux. »
Les Compagnons ont assumé la responsabilité de l'islam, ils ont conquis les pays dans le but de faire connaître la religion, ils ont lutté et combattu, ils ont été tués, tyrannisés et chassés de leur pays.
Par Allah, l'être ne parviendra jamais à réaliser la quiétude et les sentiments qu'Allah introduit dans le cœur de celui qui est éprouvé pour Sa cause ! Ainsi, si vous chargez une personne d'une mission difficile, en lui demandant de garder chez elle un objet en dépôt et qu'elle a dû subir un procès à cause de cet objet, vous ne saurez comment la récompenser. Ainsi, lorsqu'Allah charge une personne de Lui obéir alors que cette personne vit dans une communauté rude et paye cher son obéissance, personne ne peut connaître ce qui l'attend comme rétribution de Sa part.
Le Prophète et la mission :
« On m’a effrayé comme aucun autre ne l’a été à cause de mon invitation à Allah et on m’a fait subir du tort comme aucun autre ne l’a subi à cause de mon invitation à Allah. Trente jours et nuits se sont écoulés et Bilal et moi n’avions aucune nourriture qui puisse nourrir une créature vivante à part le peu qui pouvait être contenu sous l'aisselle de Bilal. »
Notre Prophète (bénédictions et paix sur lui), le maître des créatures, a enduré le préjudice, la peur et la faim, bien qu’il soit le bien-aimé d’Allah ; tandis que vous n'avez été chargé d'aucune mission à part celle d’assister à une leçon de religion, d’appliquer l'islam dans votre foyer, dans votre lieu de travail sans avoir à fournir beaucoup d'effort, ni à sacrifier votre avenir, ni à sacrifier votre sécurité ou votre famille.
L'imam At-Tabarani rapporta ce hadith d'après Al-Hâreth Ibn Al-Hâreth qui dit :
“J'ai demandé à mon père qui étaient ces gens, il me répondit que c'étaient des gens qui s'étaient réunis autour d'un apostat de chez eux.”
Nous autres, à la mention du nom du Prophète (bénédictions et paix sur lui), nous nous limitons à demander à Allah de lui accorder la paix et le salut, nous le glorifions et le respectons. Mais lorsqu'il était apparu au milieu des siens, il avait été traité durement. Al-Hâreth avait dit :
“J'ai demandé à mon père qui étaient ces gens, il me répondit que c'étaient des gens qui s'étaient réunis autour d'un apostat de chez eux. Lorsque nous sommes arrivés chez eux, avons réalisé que c'était le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) qui invitait les gens à l'unicité d'Allah.”
Nos frères qui invitent à Allah ont de nos jours devant eux des croyants, bons, affectueux, empressés, polis et réunis. Le problème est beaucoup moins grand. Quant au fait de vous trouver aujourd'hui en présence d’un athée, intelligent, insolent, orgueilleux et de chercher à discuter avec lui, sachez qu’il vous sera beaucoup plus facile de creuser une montagne avec une aiguille, conformément au hadith de l’imam ‘Ali (qu’Allah soit satisfait de lui) dans lequel il dit :
“Par Allah, par Allah, le fait de creuser deux puits à l’aide de deux aiguilles, de balayer la zone de l'Arabie un jour d'ouragan avec deux plumes, de transporter l’eau de deux mers jusqu’aux territoires de la péninsule arabe à l’aide de deux tamis, de laver deux esclaves noirs jusqu'à ce qu'ils blanchissent m’est plus facile que de demander à un mauvais homme de me donner une somme pour rembourser une dette.”
De nos jours, lorsque nous invitons à Allah, nous nous trouvons au milieu de nos frères dans une atmosphère d'affection et d'amabilité, de plus, nous avons des facteurs en commun. Si nous disons : “Allah …” Ils répondent : “Glorifié soit-Il.” Si nous disons, le Prophète (bénédictions et paix sur lui), …” Ils répètent avec nous : “ Bénédictions et paix sur lui.” La question est des plus simples ; quant au fait de devoir tenir compagnie à un athée, qui de plus, est négateur, prétentieux, arrogant, grossier, et incorrect et de devoir discuter avec lui est d’autant plus pénible que de graver dans la roche.
Al-Hâreth avait continué :
“ Nous sommes arrivés chez eux et nous avons réalisé qu’il s’agissait du Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) qui invitait les gens à l'unicité d'Allah et à avoir foi en Lui, alors qu'ils lui répliquaient et le maltraitaient …”
Si un homme habitué à être honoré est appelé par son prénom tout court, un homme qui l'appelle de son prénom sans titre, il sentira en lui-même de l'humiliation. Si de plus, il le tire de sa main il se sentira déprécié ; le Prophète est le maître des créatures et le bien-aimé du Haqq (Qui incarne la Vérité Absolue).
Al-Hâreth avait dit encore :
“Il invitait les gens à l'unicité d'Allah et à avoir foi en Allah, glorifié et exalté soit-Il, alors que ceux-là lui lançaient de mauvaises répliques et le maltraitaient. Cela dura jusqu'au milieu de la journée, puis les gens le quittèrent. Une femme est venue en sa direction, portant un pot d'eau et un chiffon. Le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) les prit, en but et accomplit ses ablutions. Puis il releva la tête et dit :
“Ô ma fillette, couvre-toi et ne crains rien pour ton père.”
On demanda qui c'était et on répondit que c'était Zeinab, la fille du Prophète (bénédictions et paix sur lui).”
La fille du Prophète avait essayé de le soulager, imaginez la peine qu'il a dû supporter. Mais qu'avons-nous accompli nous-mêmes en comparaison, pour notre religion ? Qu’avons-nous enduré ? Qu’avons-nous donné ? Si nous n'avons fait que tourner autour de nos intérêts, de nos foyers, de notre gagne-pain, de notre négoce sans nous préoccuper des autres Musulmans, sans soutenir l'invitation à Allah, ni venir en aide à l'opprimé et au pauvre, nous n'aurons fait que nous occuper de nous-mêmes. Comment dans ce cas-là Allah, s’intéressera-t-Il à nous ? Comment nous aimera-t-Il ? Comment haussera-t-Il de notre rang ? Comment nous fera-t-Il triompher ? Comment nous soutiendra-t-Il ?
'Ourwa Ibn Az-zoubayr, rapporte d'après 'Abdullah Ibn 'Amr Ibn Al-'Âç qui dit :
« Que de fois j'ai vu Qouraïch faire du mal au Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui). Un jour j'ai vu leurs notables, qui s'étaient rassemblés au Hijr, et évoquaient le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) en disant : “Nous n'avons jamais enduré autant que nous avons enduré de cet homme. Il a jeté le discrédit sur notre raison, a insulté nos parents, désapprouvé notre religion, désuni notre communauté, insulté nos idoles. Nous avons beaucoup enduré de sa part. »
Tandis qu'ils étaient ainsi, le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) apparut et avança jusqu'à ce qu'il fût à la hauteur de la pierre noire de la Ka'ba. Il passa près d'eux en accomplissant la circumambulation, à ce moment, ils se moquèrent de lui en reprenant certaines de ses paroles. Je vis cela sur son visage mais il continua à accomplir la circumambulation. Ensuite, il passa une deuxième fois puis une troisième fois devant eux et ils répétèrent toujours leurs mauvaises plaisanteries. Il leur dit alors :
“ Ecoutez bien, ô gens de Qouraïch, par Celui qui détient l'âme de Mohammad en Ses mains, j'ai reçu l’ordre de vous égorger.”
Ils furent pétrifiés par ses paroles, aucun ne put prononcer un mot. Même le chef parmi eux ne put sauver le mieux la situation qu'en disant : “Va, Aboul Qassem, suis le bon chemin. Par Allah, tu n'as jamais été inconvenant.”
Le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) s'en alla et le lendemain ils se réunirent au Hijr alors que je leur tenais compagnie. Ils se rappelèrent les uns les autres la scène qui eut lieu la veille jusqu'à ce qu'il leur eût lancé ce qui ne devait pas leur plaire. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’ils l’eussent laissé.
Au même moment le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) apparut, ils se lancèrent tous en même temps vers lui et l'entourèrent en lui disant : “Tu as dit telle et telle chose sur nos idoles et notre religion ?” Le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) répondit :
“ Oui, c'est bien moi qui le dis.”
Je vis un des hommes le prendre par son habit mais Abou Bakr (qu'Allah soit satisfait de lui) se leva et s’interposa entre les deux hommes pour le défendre tout en pleurant et dit :
“Vous tuez un homme parce qu'il dit Allah est mon Seigneur ?”
Les hommes s'en allèrent loin de lui et c'était ce à quoi j'avais assisté qui traduit le comportement le plus rude de Qouraïch envers lui.»
Si un être répète souvent des mots en public et qu'un jeune enfant les répète en l'imitant, ne se sentira-t-il pas blessé et discrédité ?
Vous autres les incroyants, vous avez dépassé les limites, vous vous êtes moqués du Prophète (bénédictions et paix sur lui) de façon insolente vous avez dénié l’existence d’Allah, c’est pourquoi une fin assez difficile vous guette ; il leur lança :
“J'ai reçu l'ordre de vous égorger.”
Soit dit de vous tuer. Stupéfiés, aucun d'entre eux ne put répondre et même celui qui le maltraitait le plus s'adoucit pour dire :
“Va, Aboul Qassem, suis le bon chemin. Par Allah, tu n'as jamais été inconvenant.”
Ils avaient exagéré leur malfaisance et l'avaient répétée plusieurs fois, ce qui mit le Prophète (bénédictions et paix sur lui) en colère et le poussa à les invectiver. Car il a discerné leur perte à travers leur insolence :
“J'ai reçu l'ordre de vous égorger.”
Pétrifiés par la réponse à laquelle ils ne s'attendaient pas, ils ne purent prononcer un mot. Le plus agressif d'entre eux envers lui se reprit et dit avec douceur :
“Va, Aboul Qassem, suis le bon chemin. Par Allah, tu n'as jamais été inconvenant.”
Ce que Dja'far d'ailleurs avait dit une fois en faisant la description du Prophète en ces termes :
“Jusqu'à ce qu'Allah envoya parmi nous un homme dont nous connaissons l'honnêteté, la véracité, la chasteté et l'ascendance.”
Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) était moralement irréprochable et infaillible avant et après la mission dont il a été chargé. S'il l'avait été seulement après avoir reçu la charge, ses ennemis lui auraient jeté des accusations à la figure pour son comportement précédent. De même, tous les autres prophètes ont été infaillibles, et ce, d'après la confirmation de tous les savants de l'unicité et de la doctrine. Lorsqu'un prophète était envoyé, quels que soient leurs efforts à fouiller dans sa biographie, ses ennemis ne trouvaient rien à lui reprocher.
De nos jours, en occident, les ennemis des présidents fouillent leurs biographies et publient leurs scandales sociaux et financiers. Les ennemis du Prophètes auraient voulu faire de même après qu'il soit venu avec cette religion qui jetait le discrédit sur leurs idoles, ils auraient exposé la plus petite faute pour se venger de lui. Mais avant, comme après sa mission, ils ne trouvèrent que de la perfection, de la chasteté, de l'honnêteté, de la droiture et un bon caractère.
Durant son altercation avec ces gens de Qouraïche, le Prophète leur avait dit la vérité sans aucune crainte. Mais il y a des personnes qui en raison de la vulnérabilité de leur foi, craignent de dire la vérité dans une situation pareille. Pourquoi le recul ? La vérité est nette et le mal l’est tout aussi bien, on ne doit pas avoir honte de la vérité qui n'a pas besoin d'être recherchée, elle est bien évidente et ne supporte pas la duplicité. Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) avait dit franchement à ses ennemis :
“Oui, c'est moi qui le dis.”
Et Allah, glorifié et exalté soit-Il, dit :
« Ils aimeraient bien que tu transiges avec eux afin qu'ils transigent avec toi. »
« Ceux qui communiquaient les messages d'Allah, et Le craignaient, ne redoutaient nul autre qu'Allah. Et Allah suffit pour tenir le compte de tout. »
Si le croyant ou celui qui invite à Allah craint un autre qu'Allah, tait la vérité et valorise le faux pour satisfaire cet autre, que lui restera-t-il pour faire connaître de sa doctrine ? Il sera fini, et jeté à la poubelle de l'Histoire.
Le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) répondit :
“ Oui, c'est moi qui le dis.”
J’ai vu un des hommes le prendre par son habit mais Abou Bakr (qu'Allah soit satisfait de lui) prit énergiquement sa défense.
La situation était donc parvenue à la dispute, une situation difficile vécue par le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam).
A la mort d’Abou Taleb, l'oncle du Prophète (bénédictions et paix sur lui) les polythéistes l'agressèrent de plus belle. Il décida de prendre le chemin du Tâ'ef espérant que la tribu de Thaqîf le soutiendrait et le protégerait contre les habitants de la Mecque. Mais il fut vite déçu, car il était tombé dans un mal plus grand, bien qu’il avait des liens maternels avec cette tribu et n'avait jamais eu de discorde avec elle. Dénié par Qouraïch, il était donc allé vers eux à pied pour demander leur alliance mais ces derniers le reçurent avec beaucoup d'ironie et de méchanceté et lui répondirent très grossièrement. Il était en fait, tombé de Charybde en Scylla.
Les deux imams Al-Boukhari et Mouslim ont rapporté ce hadith de ‘Â’icha qui demanda au Prophète (bénédictions et paix sur lui) :
« As-tu vécu un jour plus dur que celui d'Uhud ? Il répondit :
“J’ai essuyé des tiens ce que j’ai essuyé, mais le plus dur a été le jour de « Al-`Aqaba » où je m’étais proposé à Ibn `Abd Yalayl Ibn `Abd Kilal qui n’a pas adhéré à ma demande. Je suis donc parti, soucieux en errant et ne me suis calmé qu’une fois arrivé à Qarn At-Tha`âlib (Cap des renards). Là, j’ai levé la tête et c’est alors qu’un nuage m’a ombragé. Je l’ai contemplé et j’y ai vu Djîbril (Gabriel). Il m’a interpellé et dit : “Allah a entendu les paroles que les tiens t’ont adressées et par quoi ils t’ont répondu. Il t’a envoyé l’Ange des montagnes pour que tu lui ordonnes de leur faire ce que tu veux.” L’Ange des montagnes m’a alors appelé, m’a salué puis m’a dit : Ô Mohammad ”, puis il a continué : “Si tu me l'ordonnes j’abattrai sur eux ces deux montagnes ? ” Mais le Prophète lui dit : “ Je souhaite plutôt qu’Allah fasse sortir de leurs reins une progéniture pieuse qui L'adorera sans rien Lui associer. »
Allah, glorifié et exalté soit-Il, peut honorer un être, lui faire grâce de Ses dons, lui accorder de la dignité, le rendre célèbre, faire accepter ses paroles et le faire aimer des gens. Mais on ne réalise jamais ce que cet être a subi comme difficulté et ce qu'il a enduré en vue de satisfaire Allah, glorifié et exalté soit-Il, dont la balance est très précise. Allah évalue la nuit et le jour, l'effort, le sacrifice, la patience, l'endurance à la malfaisance, la contradiction et les épreuves ; tout cela sera dûment et généreusement récompensé auprès d’Allah.
Les deux imams Al-Boukhari et Mouslim ont rapporté ce hadith de ‘Â’icha qui dit au Prophète (bénédictions et paix sur lui) :
«As-tu jamais vécu un jour plus dur que celui d'Uhud ? Il répondit :
“J’ai essuyé des tiens ce que j’ai essuyé, mais le plus dur a été le jour de « Al-`Aqaba » où je m’étais proposé à Ibn `Abd Yalayl Ibn `Abd Kilal qui n’a pas adhéré à ma demande. Je suis donc reparti soucieux, en errant et ne me suis calmé qu’une fois arrivé à Qarn At-Ta`âlib (Cap des renards).»
Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) était seul, fugitif, banni, dénié, refusé, ironisé. Allah, glorifié et exalté soit-Il, a envoyé le message avec l'être à la moralité la plus parfaite à des gens ignorants, polythéistes, incroyants, rudes et grossiers. Si un être est d'un certain niveau intellectuel, il ne peut souffrir à côté de lui un autre d'un niveau beaucoup moindre, ni un ignorant. Mais le Prophète (bénédictions et paix sur lui) a enduré cette situation. Il dit :
« J’ai essuyé des tiens ce que j’ai essuyé, mais le plus dur a été le jour de « Al-`Aqaba » où je m’étais proposé à Ibn `Abd Yalayl Ibn `Abd Kilal qui n’a pas adhéré à ma demande. Je suis donc reparti soucieux, en errant et je ne me suis calmé qu’une fois arrivéà Qarn At-Ta`âlib (Cap des lièvres). En levantla tête je vis un nuage me couvrit de son ombre. Je l’ai contemplé et j’y ai discerné l’Ange Djîbril (Gabriel). Il m’a interpellé et dit : … »
- L'honorable Prophète (bénédictions et paix sur lui) fait ici allusion aux gens de At-Tâ'ef qui l'ont démenti, nié son message, maltraité outrageusement et incité contre lui les jeunes garçons –
“Allah a entendu les paroles que les tiens t’ont adressées et par quoi ils t’ont répondu. Il t’a envoyé l’Ange des montagnes pour que tu lui ordonnes de leur faire ce que tu veux.” L’Ange des montagnes m’a alors appelé, m’a salué puis m’a dit : Ô Mohammad ”, puis il a continué : “Si tu me l'ordonnes j’abattrai sur eux ces deux montagnes ? ” Mais le Prophète lui dit : “ Je souhaite plutôt qu’Allah fasse sortir de leurs reins une progéniture pieuse qui L'adorera sans rien Lui associer. »
Cette histoire a une autre version qui a été relatée par Abou Na'îm dans “Ad-Dalâ'il” (Les Preuves) d'après 'Ourwa Ibn Az-Zoubayr (l'agrément d'Allah sur eux) :
“A la mort d’Abou Taleb mourut, les malheurs du Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) augmentèrent. Il se dirigea vers Thaqîf souhaitant qu'ils l'abriteraient et le soutiendraient. Là, il trouva trois frères des notables de cette tribu, se présenta à eux et se plaignit du comportement de sa communauté contre lui. Un des trois frères lui dit : “Si Allah t'a vraiment envoyé, je volerai les draperies de la Ka'ba - c'est-à-dire que tu es menteur-. L'autre dit : “Ou bien tu es un prophète, donc tu es trop digne pour que je puisse t'adresser la parole, ou bien tu es un menteur et donc tu es trop vil pour mériter ma parole !” Le troisième dit : “ Est-ce qu’Allah n’a trouvé personne d’autre que toi pour l’envoyer ?”
C'était leurs réponses à l'invitation du Prophète. De plus, ils ne gardèrent pas la nouvelle de sa venue pour eux mais la répandirent partout. Ils s'assemblèrent en deux rangées sur son chemin et se mirent à lui lancer des pierres à chaque pas qu'il faisait tout en rigolant et en se moquant de lui. Lorsqu'il pût finalement s'échapper d'eux, il alla s'asseoir tout abattu près d'un vignoble sous une vigne pleine de grappes, déprimé, souffrant, les pieds sanglants.
Ibn Ishâq mentionna d'après 'Abdullah Ibn Dja'far (l'agrément d'Allah sur eux) que, lorsqu'Abou Taleb mourut, le Prophète (bénédictions et paix sur lui) fit le trajet jusqu’au At-Tâ'ef à pied. Il invita ses gens à l'islam mais ceux-là n'adhérèrent pas à sa demande. Il se rendit sous une vigne, accomplit deux Rak'a (unité de prière) et fit cette invocation :
“Ô Allah, je me plains à Toi de ma faiblesse, de mon peu de pouvoir et du peu de considération que les gens ont pour moi. Ô Toi Le Plus Miséricordieux des miséricordieux, tu es Le Seigneur des opprimés et mon Seigneur. A qui me confies-tu ? A un ennemi étranger qui me maltraite ou à un proche de qui Tu m’as fait dépendre ? »
Dans une autre version :
Tout cela me laisse indifférent pourvu que Tu ne sois pas en colère contre moi,. Je me réfugie auprès de la Lumière de Ton visage qui éclaire les cieux et la terre et fait dissiper les ténèbres, , qui a ajusté tout ce qui concerne ce monde ici-bas et celui de l’au-delà, de faire tomber contre moi Ta colère ou de me faire parvenir Ton désagrément. Je demande Ton pardon jusqu’à ce que Tu sois satisfait et il n’y a de pouvoir ni de puissance qu’en Toi.”
Des fois, les malheurs frappent l'être et troublent l'amour et la confiance. Mais y a-t-il de plus grand malheur que celui-là ? Nous avons un bon modèle d'endurance en la personne du Prophète (bénédictions et paix sur lui). Que chacun se demande ce qu'il a accompli pour cette religion. L'affaire est beaucoup plus facile pour nous. Avons-nous donné de notre argent, de notre science, de notre temps ? Avons-nous invité les gens à Allah, glorifié et exalté soit-Il ? Qu’avons-nous fait au juste ?
N'oublions pas que toutes les créatures auront à comparaître Le Jour de la Résurrection au-devant d’Allah. Chacun aura une bonne œuvre à présenter, une œuvre vénérable, une œuvre précieuse, n’avons-nous pas honte de ne rien présenter ce jour-là ?
Je souhaite vivement que l’on se pose quotidiennement cette question : Que vais-je présenter à Allah (Glorifié soit-Il) Le Jour de la Rencontre ?
Conclusion :
Honorables frères, c'est là la biographie du Prophète (bénédictions et paix sur lui) vue de l'angle de son endurance. Il arrive que l'être ait un revenu médiocre, une maison modeste, une épouse de caractère difficile. Il peut avoir des difficultés dans son travail, dans sa santé, dans l'éducation de ses enfants. S'il mesure ces difficultés qu'il juge énormes, avec celles que le Prophète (bénédictions et paix sur lui) a subies, il les verra insignifiantes. Mais toute chose a un prix et le croyant parfait est censé s'apprêter à l'épreuve.
Sa'd Ibn Abou Waqqas rapporta :
“J'ai dit, ô Messager d'Allah quels sont les gens les plus éprouvés ?” Il répondit :
“Les prophètes, ensuite les plus exemplaires, ensuite ceux qui leur succèdent en degré. Le serviteur est éprouvé selon le degré de sa piété ; si sa foi est solide, son épreuve sera encore plus dure mais si sa foi n’est pas solide, il sera éprouvé selon le degré de sa foi ; le croyant continue de subir des épreuves jusqu’à ce qu’il marche sur terre en étant purifié de toute faute.”
Le croyant doit subir une étape de thérapie, il doit être éprouvé, puis viendra un long laps de temps durant lequel il sera honoré. Vous vivez entre l'épreuve et les honneurs.
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Son équité (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) :
Maintenant, nous passons à l'équité du Prophète (bénédictions et paix sur lui).
Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) était le plus équitable en ce qui concerne les droits d'Allah et ceux des créatures. Il tenait à la justice, alors que l'injustice sévit parmi les gens. Nous voyons parfois que lorsque le père de famille meurt, les enfants les plus forts s'emparent de l'héritage en entier sans rien donner aux filles, sous prétexte que les sœurs sont mariées et vivent au sein d’un foyer conjugal. C’est un viol des droits. Les gens ne se soucient pas des droits des autres ; ils accomplissent la Salât et ravissent les droits d’autrui ; ils jeûnent et trompent leurs associés en la présence de ceux-là et en leur absence ; ils accomplissent le Hadj mais s’emparent illégalement d’un magasin. Ce genre de personne ne vaut rien pour Allah, tant qu'ils n'ont pas donné leurs droits aux autres ; car payer le dû des autres passe avant tous les actes de cultes. Ni Hajj (pèlerinage), ni prière, ni jeûne ne seront agréés de la part de ces gens.
Par ailleurs, il n'y a pas de plus grand mérite que la mort en martyr pour la cause d'Allah et pourtant, avant d'enterrer un de ses Compagnons, le Prophète (bénédictions et paix sur lui) demandait toujours :
“A-t-il une dette ?”
Si la réponse était par l'affirmative, il n’accomplissait pas la Salât mortuaire sur le mort. Il disait :
« Toutes les fautes du martyr sont pardonnées à part la dette. »
Il est mort en martyr pour la cause d’Allah, mais cela ne réduit en rien des droits de ses semblables. Mes frères, les droits des serviteurs sont basés sur la lésinerie, alors que les droits d’Allah sont basés sur l’indulgence.
« L'abandon d'un daniq (un demi gramme) d’illicite vaut mieux que l'accomplissement de quatre-vingts pèlerinages après celui imposé obligatoirement. »
L'essentiel est de payer les droits qu'on doit.
Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) était le plus équitable des créatures d'Allah en ce qui concerne la préservation des droits d'Allah et des droits des serviteurs. Il était le plus équitable et soutenait le droit là où il se trouvait avec le faible ou le fort, le riche ou le pauvre. Le commun des gens pour leur part, se montrent courtois envers leurs semblables, riches seraient-ils ou forts et ce, par faiblesse de caractère. Alors que le Prophète (bénédictions et paix sur lui) prenait le parti de la vérité fût-elle avec le riche ou le pauvre, le faible ou le fort, l’adulte ou le plus jeune, la femme ou l'homme. Les gens par exemple donnent toujours raison à leur fille contre sa belle-famille. Ils jugent que leur fille a toujours raison. Ils ne demandent jamais à leur gendre ce qu'il pense de l'affaire. Ils n'écoutent que leur fille, un parti pris à l’aveuglette ; il s’agit là d’une pure injustice. Sachez que l'équité d'une heure vaut auprès d’Allah mieux qu'une adoration accomplie durant quatre-vingts ans. L'équité d'une heure serait de dire franchement à votre fille qu'elle a tort lorsqu'elle le mérite, à ce moment-là vous aurez établi l’équité. Mais en réalité, la famille du mari prend le parti de son fils même s'il est un monstre, ainsi en est-il de la famille de l'épouse même si elle est rusée et maligne.
Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) faisait toujours valoir la vérité, que l’autre parti soit riche ou pauvre, grand ou petit, homme ou femme, libre ou esclave.
Les deux imams Al-Boukhari et Mouslim ont rapporté ce hadith d'après ‘Â’icha (agrément d'Allah sur elle) qui dit dans la version de Al-Boukhari :
« Les Qouraïchites étaient peinés par l'affaire de la femme Makhazoumia (de la tribu de Banou Makhzoum) qui avait commis un vol. Ils cherchèrent qui pouvait intercéder en sa faveur auprès du Prophète (bénédictions et paix sur lui) et se dirent qu'il n'y avait qu'Oussama Ibn Zayd, le bien-aimé du Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) qui pouvait faire l’affaire. Oussama en parla donc au Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) qui indigné, lui répondit :
“Tu intercèdes dans un châtiment corporel décrété par Allah, Le Très Haut !”
Ensuite le Prophète (bénédictions et paix sur lui) monta sur la chaire et fit le discours suivant :
“Vos prédécesseurs (les Juifs et les Chrétiens) n’ont causé leur propre perte que parce qu'ils laissèrent impuni le notable qui avait volé alors que le faible était châtié pour la même faute. Je jure par Allah, si Faiema la fille de Mohammad avait volé, je lui aurais coupé la main. »
Dans la haute société, les principes sont solides et les personnes bien humbles, alors que dans la communauté sous-développée, les principes sont fragiles et les personnes importantes. Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) avait dit :
“Tu intercèdes dans un châtiment corporel décrété par Allah, Le Très Haut ?”
A quoi Oussama avait répondu : “
« Implore le pardon d’Allah en ma faveur, ô Messager d'Allah, je ne le savais pas. »
A la prière du soir, le Prophète fit un discours. Il loua Allah comme il se doit et dit ensuite :
“Vos prédécesseurs (les Juifs et les Chrétiens) n’ont causé leur propre perte que parce qu'ils laissèrent impuni le notable qui avait volé alors que le faible était châtié pour la même faute. Je jure par Allah, si Fatima la fille de Mohammad avait volé, je lui aurais coupé la main.”
Ensuite, le Prophète (bénédictions et paix sur lui) ordonna de couper la main à la femme qui avait volé. Plus tard, cette femme se repentit d'une belle façon et se maria. Il lui arrivait même de visiter ‘Â’icha qui transmettait ses demandes au Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui).
Telle est la communauté de justice où il n'y avait pas d’inégalités entre les gens. Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) avait commencé par sa fille en disant :
“Je jure par Allah, si Fatima la fille de Mohammad avait volé, je lui aurais coupé la main.”
On raconte qu'un homme sonna à la porte d'un juge qui demanda à son serviteur qui était à la porte ? Ce dernier répondit : “Un homme qui te présente ce plat de dattes.” Le juge était connu en ville pour son amour des prémices des dattes. Il dit : “Décris-moi cet homme.” Il sut tout de suite que c'était l'un des deux adversaires dans une des causes dans laquelle il jugeait. Sur le champ, il lui rendit le plat de dattes. Quelques jours plus tard, le juge présenta sa démission au calife qui lui en demanda la cause. Il expliqua : “J'ai reçu deux adversaires et l'un d'eux me présenta un plat de prémices de dattes que j'ai rendu. Le lendemain durant le jugement, j'ai souhaité que la vérité soit du côté de celui qui m'avait envoyé les dattes malgré que je les eusse rendues. Qu'en serait-il si je les avais acceptées ? C'est cela la probité !
L'imam Ahmad rapporta d'après Ibn Abou Hadrad al- Aslamy :
“Je devais quatre Dirham à un Juif qui alla demander secours auprès du Prophète (bénédictions et paix sur lui) à qui il dit : “Mohammad, celui-là me doit quatre Dirhams et il refuse de me les rendre. Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) dit à Abou Hadrad :
“Rends-lui son dû.”
Je répondis : “Par Celui qui t'a envoyé avec la vérité, je ne peux pas (je suis insolvable). Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) répéta :
“Rends-lui son dû.”
Je dis : “Par Celui qui détient mon âme en Ses mains je ne peux pas (je suis insolvable). Je lui ai dit que tu nous enverrais à Khaybar où j'espère que y recevoir du butin, de cette façon, je pourrai lui rendre son dû.” Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) revint à la charge (pour la troisième fois) :
“Rends-lui son dû.”
Lorsque le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) répétait trois fois la chose, personne n’osait répliquer.
Sur ce, portant un turban sur la tête et un pagne autour de son tronc, Ibn Abou Hadrad se rendit avec le Juif au marché. Il enleva le turban et s'en enveloppa à la place du pagne qu'il vendit à quatre Dirhams. En passant dans le lieu, une vieille dame lui demanda : « pourquoi as-tu agi ainsi et, ô compagnon du Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) ? » Une fois qu’il l’en eut informée, elle dit :
« Prends cela »
Elle enleva une cape qu'elle portait et l’en enveloppa.”
Vous rendez-vous compte à quel point la justice était sublime ? Un Juif a porté plainte contre un Musulman qui lui devait quatre Dirhams et le Prophète (bénédictions et paix sur lui) lui ordonna de les payer. Après le troisième ordre, le Compagnon ne put qu'obéir, il s’enveloppa de son turban et vendit son pagne pour payer le Juif.
« Abou Houraïra a raconté qu'un bédouin avait réclamé son dû au Messager d'Allah (BP sur lui) d'une façon rude. Les Compagnons du Messager d'Allah (BP sur lui) se précipitèrent vers lui mais le Prophète intervint en sa faveur en disant :
“Tout ayant droit est libre de le revendiquer comme bon lui semble.”
Puis il reprit :
“Achetez un chameau et donnez-le-lui.”
Ils répondirent qu'ils ne trouvaient qu'un seul chameau bien meilleur que le sien. Le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) leur dit :
“Achetez-le donc et remettez-le-lui, le meilleur d'entre vous est celui qui s'acquitte le mieux de sa dette. »
Allah a permis à cet homme de se montrer rude envers le Prophète (bénédictions et paix sur lui) pour faire ressortir la perfection du Prophète ‘Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam), sa clémence et son équité. Les Compagnons s'étaient empressés de faire taire l'homme, ils pouvaient défendre le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) au prix de leur vie. L'homme avait parlé grossièrement et malgré cela le Prophète (bénédictions et paix sur lui) dit :
“Tout ayant droit est libre de le revendiquer comme bon lui semble.”
Vous devez écouter l’homme tyrannisé, l’opprimé ou le pauvre dans le besoin. Le Prophète (bénédictions et paix sur lui) ordonna de lui acheter une chamelle d'un certain âge mais ils n'en trouvèrent qu'une plus âgée c'est-à-dire meilleure que la sienne ; il leur ordonna de la lui donner. L'homme avait dit ensuite : “Tu t'es acquitté envers mois généreusement, puisse Allah te combler généreusement.”
Le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) dit alors :
« Le meilleur d'entre vous est celui qui s'acquitte le mieux de sa dette. »
Nous remarquons que dans cette histoire, le comportement du Prophète (bénédictions et paix sur lui) était parfait. Le bédouin avait été rude, grossier car il avait dépassé les limites de la décence. Mais le Prophète fit preuve de générosité et de clémence envers lui tout en prenant soin de payer sa dette généreusement.
Même avant d'avoir été chargé de la mission, le Prophète (bénédictions et paix sur lui) était connu pour son équité et son honnêteté et les gens demandaient souvent son arbitrage.
Ibn Abou Cha¨iba rapporta d'après Abou Râfe' que le Prophète (bénédictions et paix sur lui) dit :
“Par Allah, je suis honnête au ciel et honnête sur terre.”
D'après Djaber Ibn 'Abdullah :
“Un homme vint trouver le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) à Dji'râna alors qu'il revenait de la bataille de Hounayn. Bilal portait de l'argent dans son giron et le Prophète (bénédictions et paix sur lui) en prenait et donnait aux gens. L'homme dit : “Ô Mohammad, fais preuve d’équité.”
Le Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui) lui dit :
“Malheur à toi, qui sera équitable si je ne le suis pas ? Tu serais perdu et déçu si je n'étais pas équitable.”
'Omar ibn al-Khattâb intervint et dit : “Laisse-moi tuer cet hypocrite, ô Messager d'Allah (bénédictions et paix sur lui). Mais le Prophète (bénédictions et paix sur lui) répondit :
“ A Allah ne plaise, les gens diraient que je tue mes Compagnons. Cet homme et ses pairs, lisent le Coran mais leur récitation n’ira pas au-delà de leurs gorges et ils sortiront de la religion comme la flèche sort de l’arc.”
Nous traiterons dans une prochaine leçon de la miséricorde du Prophète (bénédictions et paix sur lui).
Je prie Allah que ces moralités soient claires pour vous. Aujourd'hui nous avons traité de l'endurance et de l'équité ; gardez-vous de prendre parti des gens, de vos enfants, ou de votre associé aux dépens de la vérité. S'il arrive que cet associé ou vos enfants aient tort vous devez les soutenir en leur faisant comprendre leur faute. C'est cela la vraie foi. Quant à la partialité, au fanatisme, et à l’absence d’objectivité, ils sont susceptibles de provoquer la chute de l'être au lieu de hausser de son rang.